2016-2020

Du 1 au 6, notre pays se situait entre une zone de haute pression à l’ouest de la France et une zone de basse pression située à l’est de nos contrées et se déplaçant vers la Scandinavie. Cela entraîna l’arrivée sur nos régions, les 1 et 2, d’air polaire froid et, du 4 au 6, d’air maritime stable, humide et plus doux. Le 7, une nouvelle dépression, étendue, se forma sur les îles Britanniques ; elle se déplaça ensuite vers la Scandinavie. En conséquence, du 7 au 10, c’est de l’air polaire instable qui circula sur nos régions. Les 11 et 12, un noyau de basse pression en provenance de France traversa notre pays en direction de l’Allemagne et, ensuite, de la mer Baltique. Le 13, ce noyau fusionna avec un complexe de basse pression en déplacement de la mer du Nord vers le sud de la Scandinavie. Durant cette période, le temps de nos régions fut influencé par de l’air légèrement instable et relativement doux. Du 14 au 17, c’est à nouveau de l’air polaire maritime qui circula sur le pays, du fait, les 14 et 15, du positionnement d’un complexe de basse pression à hauteur de la mer Baltique et, les 16 et 17, de l’existence d’une crête anticyclonique liée à l’anticyclone des Açores. Du 18 au 25, le temps de nos régions fut influencé par l’arrivée d’air maritime humide et plus doux, en lien avec la présence d’un anticyclone situé à l’ouest de notre pays. Cette zone de haute pression a lentement migré pour atteindre le sud de l’Europe en fin de période. Du 26 au 28, la présence d’une zone de basse pression se déplaçant des îles Britanniques vers la Scandinavie entraîna l’arrivée d’air maritime polaire frais et instable sur nos régions. Du 29 au 31, la présence d’une nouvelle dépression à l’ouest des îles Britanniques dirigea sur notre pays de l’air maritime doux et humide dont, le 31, l’origine était même subtropicale. La pression atmosphérique moyenne à Uccle, ramenée au niveau de la mer, fut de 1013,7 hPa (norm.: 1016,5 hPa).

Dans le pays, l'écart aux normales des moyennes mensuelles des températures maximales fut compris entre -1,0°C et +1,5°C. Les moyennes mensuelles des températures minimales s'écartèrent des normales d'une valeur comprise entre 0°C et +2°C. Les températures maximales absolues ont varié entre 9,5°C et 15,5°C et ont été le plus souvent observées le 30 ou le 31. Les températures minimales absolues ont varié entre -9,5°C et -1,0°C et ont été relevées le plus souvent le 2 ou le 3. A Uccle, la température moyenne mensuelle fut de 4,4°C (norm.: 3,9°C). Les extrêmes moyens furent respectivement de 6,4°C et 2,2°C (norm.: 6,1°C et 1,6°C). Les extrêmes absolus furent respectivement de 13,8°C [le 31] et -2,3°C [le 3] (norm.: 12,7°C et -5,0°C). Il y eut huit jours de gel [min < 0°C] (norm.: 10,4 j.) et un jour d’hiver [max < 0°C] (norm.: 2,0 j.).
Une journée mérite une mention spéciale. Le 11, une zone dépressionnaire en provenance du nord-ouest de la France traversa notre pays en direction de l'Allemagne. Le centre de la dépression s’est déplacé selon une ligne comprise entre le Hainaut et le Limbourg. De l’air froid en provenance des Pays-Bas et du nord de l’Allemagne circulaient encore au nord de cette ligne, alors que dans les régions situées au sud, c’est de l’air plus doux qui les traversaient. En conséquence, on observa ce jour-là parfois des différences importantes de température sur de faibles distances. A Kuringen (Hasselt), on a mesuré un maximum atteignant à peine 3,6°C, alors que quelques kilomètres plus loin, à Diepenbeek, la température maximale atteignait déjà 7,2°C. Quelques autres valeurs extrêmes : 9,8°C à Angleur (Liège), 9,0°C à Aubange, 8,3°C à Dourbes (Viroinval), 4,1°C au Mont-Rigi (Waimes), 2,0°C à Kruishoutem, 1,8°C à Asse et 1,1°C à Essen.

Les moyennes régionales des précipitations mensuelles furent partout supérieures aux valeurs normales. Elles varièrent de 124% de la normale dans le Condroz à 189% dans le Tournaisis. Les valeurs furent très anormalement élevées au littoral, dans les Polders, les Flandres, le Tournaisis, les deux Brabants et le Borinage, et anormalement élevées en Campine, en Hesbaye et dans la région de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Elles furent normales dans les autres régions. Les quantités journalières de précipitations les plus élevées ont été relevées les 11 et 13 et ont atteint jusqu’à près de 50 mm. Les cumuls journaliers furent supérieurs à 40 mm les 11 et 30. Le cumul le plus élevé a été relevé le 11 à Roeselare, avec 49,5 mm. A Uccle, la fréquence des précipitations fut très anormalement élevée : on a relevé au pluviomètre un total de 130,1 mm en 26 jours (norm.: 81,0 mm en 19,3 j.).

Il y eut jusqu’à 9 jours d’orage au cours du mois (norm.: 3,1 j.), ce qui est exceptionnel et à 2 jours seulement du record de 2011 (11 j.). On observa de l’orage le 8, du 12 au 14, le 16, du 27 au 29 et le 31. Des dégâts dus à la force du vent, aux quantités de précipitations ou à la foudre ont été signalés du 10 au 14 et le 27.
Nous avons connu quelques épisodes neigeux assez remarquables au cours de la première quinzaine du mois. Le 10, on observait une couverture neigeuse temporaire sur la majeure partie du pays, mais c’est surtout la situation du 11 qu’il faut retenir. Alors que les précipitations qui tombaient sur la moitié sud du pays étaient principalement composées de pluie et de neige fondante, la moitié nord connaissait des chutes de neige abondantes qui ont localement donné lieu à d’importantes épaisseurs au sol. Le 12 en matinée, on relevait des épaisseurs de neige de 10 cm à Zele, 13 cm à Passendale (Zonnebeke) et 14 cm à Wingene.
Sur les hauts plateaux de l'Ardenne, malgré la fréquence élevée de jours avec chutes de neige durant les deux premières semaines de décembre, le manteau blanc a eu du mal à s'épaissir, à cause de plusieurs périodes de léger redoux. Du 1 au 22, on y mesura une couche de neige quasi continue. La plus haute épaisseur fut mesurée le 18, avec 38 cm de neige à notre station de Mürringen (Büllingen). A la fin du mois, il a neigé à nouveau assez abondamment en Ardenne, avec la formation d’une nouvelle couche de neige du 26 au 30.

Le total mensuel de la durée d'insolation fut exceptionnellement faible à Uccle. On y a mesuré seulement 10h 29min de soleil (norm.: 45 h 08 min). C’est un nouveau record pour décembre sur la période de référence actuelle débutant en 1981. Sur cette période, le précédent record datait de 1993 (16h 17min). Si l’on remonte plus loin dans le temps, jusqu’en 1901, ce n’est qu’en décembre 1934 qu’on observa à Uccle une durée d’insolation encore plus faible, puisqu’on y avait mesuré à peine 9h 31min de soleil sur le mois.
La première décade fut particulièrement remarquable à Uccle. Il y eut à peine 1h 43min de soleil (norm.: 16h 00min), ce qui constitua un nouveau record. Le record précédent datait de 2009, avec 2h 19min. Il faut remonter en 1956 pour trouver une première décade de décembre encore plus sombre, puisque le soleil n’avait brillé en décembre de cette année qu’à peine 10min. La deuxième décade fut cette année encore anormalement sombre (5h 00min, norm.: 14h 25min).
A Uccle, on enregistra également 30 jours de ciel très nuageux à couvert (norm.: 22,0 j.). C’est une valeur exceptionnellement élevée et un nouveau record depuis 1981 ; le précédent record datait de 1993, avec 28 jours. D’autre part, comme en 2010, au cours du mois, il n’y eut aucun jour avec un ciel serein (norm.: 2,1 j.) et il y eut 19 jours avec un ciel couvert (norm.: 15,3 j.) ; ce sont deux valeurs anormales.

A Uccle, les vents furent principalement orientés dans les secteurs SO à O. Leur fréquence dans ces secteurs fut de 61,8% (norm.: 29,2%). La vitesse moyenne du vent fut de 4,1 m/s (norm.: 4,1 m/s). Dans le réseau anémométrique officiel, des pointes maximales de vent d’au moins 28 m/s (100 km/h) n’ont été relevées que le 10. De telles vitesses ont cependant pu également être atteintes localement sous les orages.