Le record de la plus haute pression atmosphérique mesurée a été battu hier 20 janvier à Uccle : 1048,3 hPa. Le record précédent datait du 27 janvier 1932, avec une valeur à Uccle de 1048,0 hPa. La pression mesurée a même été encore plus élevée en d’autres parties du pays, avec des valeurs proches de 1050 hPa. Et, malgré tout, cela n’a rien de si extraordinaire.
Qu’est-ce que la pression atmosphérique ?
La pression atmosphérique au sol est définie comme la force due au poids de la colonne d'air s’exerçant sur celui-ci et par unité de surface. La pression « normale » (réduite au niveau de la mer) est définie à 1013 hPa. Si la pression est supérieure à cette valeur, nous parlerons alors de « haute pression », si elle est inférieure à cette valeur, nous parlerons alors de « basse pression ».
« Haute pression », cela signifie-t-il pour autant « beau temps » ?
La zone de haute pression de ce lundi 20 janvier n’était pas synonyme de « beau temps ». Des bancs de brouillard étaient largement répandus et le ciel est resté principalement couvert. Une zone de haute pression en été va principalement de pair avec du beau temps, mais en hiver, il faut plutôt s’attendre à un temps plus calme, sec et stable, sans pour autant avoir du « beau temps ».
Quels facteurs exercent une influence sur la pression atmosphérique ?
Elle est essentiellement déterminée par les deux facteurs suivants :
- la dynamique en altitude : les courants d'altitude (comme par exemple : le jet-stream), conditionnés par le contraste thermique entre les masses d'air, subissent des accélérations/décélérations (liées aux variations de leur vitesse mais aussi à la courbure de leur trajectoire). Ces décélérations/accélérations induisent, selon le cas, de la convergence ou de la divergence en altitude, conduisant, respectivement, à la formation d'un anticyclone ou d'une dépression.
- la température de la masse d'air : de l'air qui se refroidit devient plus dense, se contracte et se "tasse" près de la surface du sol ; cela provoque un "appel d'air en altitude", comblé par l'air environnant. Au total, la masse d'air s'est alors "alourdie", ce qui conduit à la formation d'une zone de haute pression => anticyclone (exemple : l'anticyclone de Sibérie). Le phénomène inverse se produit pour de l'air qui s'échauffe.
En hiver, la dynamique d'altitude est plus importante sur nos régions (le jet-stream est plus soutenu suite au contraste thermique plus important, lié au refroidissement des régions polaires), et donne lieu à la formation de dépressions plus creuses (pression plus basse) et d'anticyclones plus puissants (pression plus haute). Par ailleurs, la présence d'air froid sous l'anticyclone peut apporter une contribution additionnelle à la pression plus élevée en surface.
Comment cette zone de haute pression s’est-elle formée ?
Ce lundi 20 janvier, un vaste et puissant anticyclone s'étendait du sud-ouest des Îles Britanniques aux Balkans, via nos régions. Il était associé à de la dynamique en altitude (courant d'altitude à courbure anticyclonique), et à la présence d'air froid (air maritime d'origine polaire) dans les basses couches de l'atmosphère. Même si cela a été à l'origine du record de pression enregistré à Uccle, ce type de configuration n'est pas exceptionnel et est typique de la saison hivernale.