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Bilan météo en Belgique de la fin février à la fin mai 2018
La fin de l'hiver et le printemps ont été caractérisés par d'importants contrastes de températures. Retour sur les principaux évènements qui ont jalonné cette période...
La fin du mois de février a été marquée par une vague de froid assez intense, avec des minimas de l'ordre de -8 à -10°C dans le centre du pays et jusqu'à -18°C dans certaines vallées de l'Ardenne. C'est surtout le caractère tardif de cette vague de froid qui est remarquable. Cette dernière était provoquée par la présence d’une vaste et puissante zone de haute pression sur le nord de l’Europe, dirigeant de l’air continental d’origine polaire vers nos régions. Ces courants secs et froids ont déterminé notre temps durant toute la dernière décade du mois. Cette configuration était à mettre en relation avec une perturbation du vortex polaire: voir notre « zoom sur » de l’époque traitant de ce sujet.
Février, dans son ensemble, peut être caractérisé comme froid, sec et lumineux ; ce qui est cohérent avec les conditions anticycloniques et la circulation d'air continental ayant prédominé durant la seconde moitié du mois.
Après un redoux lié à un régime plus maritime, une seconde offensive du froid a frappé notre pays à partir du 17 mars avec des minimas de -3 à -9°C et des maximas sous le seuil de 0°C les 17 et 18, ce qui ne s'était plus produit aussi tardivement depuis 1888. Ce brutal retour de l'hiver est à nouveau lié à la formation d'un anticyclone sur la Scandinavie, conduisant à un apport d'air d'origine polaire sur nos régions. Il faut ensuite attendre le 24 mars pour que les températures remontent vers les normales de saison, sous l'impulsion de courants océaniques.
Durant le début du mois d'avril, le mercure remonte, et dépasse même le seuil des 25°C en plusieurs endroits le 8. Une hausse des températures plus spectaculaire encore se produit à partir du 17 avec des valeurs estivales du 18 au 22 ; en Campine, elles culminent même localement jusque 31°C (le 19). De telles valeurs n'avaient plus été enregistrées si précocement à l'échelle du pays depuis 1968. La présence, parfois simultanée, de systèmes dépressionnaires sur le Nord Atlantique, et d’anticyclones sur le centre ou l’est de l’Europe, ont favorisé des remontées d’air méridional plus doux, voir chaud, vers nos régions.
La situation du 29 avril était spatialement très contrastée : la fraîcheur touchait une grande moitié ouest du pays où le mercure peinait à franchir la barre des 12°C, alors que l’est et le sud-est bénéficiaient encore de températures avoisinant les 20°C. La frontière entre les courants maritimes très frais circulant de la Scandinavie à la Péninsule Ibérique, d'une part, et de l'air sensiblement plus chaud sur le centre et l'est de l'Europe, d'autre part, se situait sur notre pays. Cette limite de masse d’air a d'ailleurs été le siège du creusement d’une dépression qui, combinée à l’instabilité de l’air chaud, a donné lieu à des précipitations abondantes. Celles-ci étaient essentiellement liées à des développements orageux parfois très intenses. Voir également notre « zoom sur » consacré à cet épisode orageux.
Après le passage de la zone orageuse, la fraîcheur a gagné l’ensemble du pays le 30.
Le mois d'avril aura donc été plus chaud que la normale et se place en troisième position pour ce qui est de la température moyenne.
Le début du mois de mai est encore frais, avec des minimas plongeant localement jusque -3°C en Ardenne. Ensuite, les températures remontent à nouveau et dépassent les normales de saison ; elles deviennent même estivales dès le 6 et atteignent jusqu'à 29°C le 8. Le temps est alors sec et ensoleillé. Ces conditions s'expliquent par la présence de zones de haute pression sur (le sud de) la Scandinavie, à l’origine d’advection d’air continental chaud vers nos régions.
Du 10 au 14, les températures reviennent temporairement vers des valeurs normales, suite à l'intrusion d'air maritime plus frais.
La dernière décade du mois voit toutefois le retour de courants continentaux chauds mais, cette fois, souvent très instables, sur notre pays ; ce qui a donné lieu à plusieurs épisodes d'orages intenses, à l'origine d'importantes quantités de précipitations en plusieurs endroits et parfois de grêle. Voir nos « zoom sur » sur ces évènements :